Dans la cabane

brigetoun

Sans titreLe sommeil est une mer paisible qui lui lèche les pieds. Sac et ressac de la fatigue. Langue chaude des songes. Disparition touffue. Depuis l’arrivée de l’enfant, les siestes paresseuses sont un lointain souvenir. Depuis le départ de la femme, les siestes crapuleuses n’existent plus. À un moment, il a pensé distinctement qu’il était sur le point de couler. Puis il s’est laissé faire. Avec délectation. Puisque nous ne sommes pratiquement que de l’eau, il semble cohérent d’affirmer que chaque humain porte en lui une dose considérable de buée. Vivre consisterait ainsi à s’évaporer. L’âme serait un reflet sculpté dans le miroir. Les nuages, accumulations condensées de tristesse. Chaque jour oublié ajouterait un bras au brouillard du fleuve. Pour comprendre, il faudrait être de ces martinets qui boivent les pluies en plein vol. Accepter de devenir une combustion glacée. Nos rêves araignées d’eau dans les flaques de nuit. Nous sommes…

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